Argenterie

(Économie domestique, Législation). — 1° L’argenterie doit être soigneusement entretenue. Après qu’on s’en est servi, il faut la laver une première fois à l’eau bouillante et une seconde fois à l’eau chaude ; on la repasse ensuite dans une eau froide et claire, en la frottant au moyen d’un morceau de flanelle et d’une brosse ; enfin on l’essuie d’abord avec un linge fin, puis avec une peau de buffle. Pour enlever les taches que le contact des œufs dépose sur l’argenterie, on la fait bouillir pendant quelques minutes dans un mélange d’eau et de cendres fines, sans la frotter, ou bien on frotte les parties tachées avec de la suie délayée dans un peu d’eau-de-vie. — Trois ou quatre fois par mois l’argenterie doit être nettoyée au blanc. On délaye du blanc d’Espagne dans de l’eau, ou même dans une petite quantité d’eau-de-vie ; on enduit légèrement l’argenterie de ce mélange, et, quand il est presque sec, on l’enlève avec une brosse très douce. On peut encore, pour nettoyer l’argenterie et lui rendre son premier éclat, faire usage d’un mélange composé de crème de tartre, de blanc d’Espagne et d’alun : ces trois substances doivent être pulvérisées, et l’on prend même quantité des deux premières et moitié de cette quantité pour la troisième. Après avoir délayé une portion de ce mélange dans une petite quantité d’eau, on en frotte l’argenterie au moyen d’un linge doux ou d’une brosse fine, puis on la passe dans l’eau pure et on l’essuie avec un linge bien sec et mieux avec un morceau de peau très souple.

2° On croit généralement que l’argenterie contrôlée une première fois peut être remise en vente sans autre formalité. C’est une erreur contre laquelle il est bon de prémunir le commerce et les acheteurs. L’argenterie ancienne doit être marquée à nouveau avant de rentrer dans la circulation. En 1857, un marchand de Lille a été cité devant le tribunal correctionnel pour avoir enfreint cette prescription, et condamné à une forte amende, outre la confiscation de l’argenterie saisie. Voy. Contrôle et Garantie.

Les étrangers, ou les voyageurs français arrivant de l’étranger, qui apportent de l’argenterie doivent savoir qu’à leur entrée en France elle sera transportée à l’hôtel des monnaies le plus voisin, à moins qu’ils ne demandent à la faire briser ou que le poids des ouvrages en argent n’excède pas 5 hectogr., auquel cas ils payeront seulement un droit de 5 cent. par kilogr. Si, au bureau de garantie, l’argenterie est reconnue de fabrication française et revêtue des poinçons courants, on en fera immédiatement la remise ; si elle est de fabrication étrangère, ou non poinçonnée, on la soumettra à un droit de garantie de 10 fr. par kilogr. (décime non compris) ; puis, après avoir été poinçonnée, elle sera reportée en douane où elle payera un droit d’importation de 3 fr. à 3 fr. 50 c. par hectogr. Si elle n’est pas neuve, on peut obtenir une réduction et même la remise entière de ce droit : cette remise est presque toujours accordée aux étrangers qui viennent s’établir en France. Cette même argenterie postérieurement renvoyée à l’étranger, peut toujours rentrer en France, sous la simple formalité de faire reconnaître le poinçon dont elle a été marquée.

On peut s’épargner toutes ces formalités en consignant au bureau de la douane les droits de douane et de garantie : la somme ainsi déposée est remboursée à l’importateur s’il réexporte son argenterie dans le délai de 3 ans. Comme le remboursement peut souffrir quelques délais, il est bon de savoir que toute reconnaissance de consignation, ayant acquis le droit de restitution, peut se transmettre par voie d’endos comme un billet à ordre. On n’a qu’à écrire sur cette pièce : payez à l’ordre de M… et dater du lieu où l’endos est fait.

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