Aquarelle

(Arts d’agrément). Les paysages, les portraits, dans de petites proportions, les scènes d’intérieur, les scènes champêtres, les fleurs, les sujets gracieux, sont du domaine de ce genre de peinture qui suppose, comme tout autre genre, la connaissance préalable des principes du dessin. On ne doit essayer de peindre que lorsqu’on sait bien faire une esquisse. — Le papier dont on se sert le plus habituellement pour l’aquarelle est le papier Watmann ou Watermann ; on emploie aussi celui qui est connu dans le commerce sous les noms de torchon et demi-torchon. Le papier, après avoir été entièrement, mais légèrement mouillé, avec une éponge fine, est tendu sur une planche, et on colle les bords au moyen de colle à bouche. Un autre procédé consiste à tendre le papier sur un cadre de bois appelé stirator, ce qui donne l’avantage de pouvoir tenir le papier humide en dessous, et de mieux fondre les tons. Pour peindre, on fait usage soit des couleurs anglaises dites en pain, soit des couleurs dites en pastille : les unes et les autres sont également bonnes ; seulement les dernières se délayent mieux sous le pinceau. Les couleurs les plus usuelles, et qu’il est à peu près indispensable d’avoir toujours à sa disposition, sont les suivantes : blanc d’argent, jaune de Naples, ocre jaune, gomme-gutte, terre d’Italie, terre de Sienne naturelle, vermillon, brun rouge ou de Venise, terre de Sienne brûlée, carmin, bleu de Prusse, noir d’ivoire, sépia, terre de Cassel, cobalt, outremer.

Quand l’esquisse est nettement indiquée, on commence par laver, c.-à-d. par passer les teintes plates, pour les ciels d’abord, ensuite pour les horizons ou les lointains, et ce n’est que graduellement qu’on doit charger les couleurs et arriver à reproduire la vigueur des tons de la nature ou du modèle qu’on a sous les yeux. Il faut des tons vaporeux pour les lointains, et l’on obtient ce résultat par l’emploi judicieux des bleus d’outremer et de cobalt. Les seconds plans doivent tenir le milieu entre les tons vaporeux et les tons de vigueur : ces derniers sont réservés seuls pour les premiers plans, et consistent principalement en tons bruns, tels que ceux qui sont donnés par la sépia et la terre de Cassel. Les tons verts étant une des parties les plus importantes du paysage, il est bon quelquefois, dans le mélange du bleu et du jaune qui donne ces tons, d’ajouter un peu de terre de Sienne brûlée qui les rend tout à la fois plus doux et plus chauds. — Quant aux pinceaux dont on fait usage, ce sont des pinceaux de plume de diverses grosseurs, les plus gros servant pour les teintes plates, les plus fins pour les détails. Quand on veut peindre d’après nature, ce qu’il y a de plus commode à porter avec soi, c’est une botte en fer-blanc, très légère et renfermant sous un petit volume toutes les couleurs dont on peut avoir besoin.

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