Angine

(Médecine). Sous les noms d’angine, d’esquinancie, de mal de gorge, on désigne l’inflammation plus ou moins vive, plus ou moins considérable et étendue des parties situées au fond de la bouche. L ’angine simple ou bénigne a pour caractères la rougeur, la douleur, le gonflement des parties malades et une difficulté d’avaler proportionnée à l’intensité du gonflement et de la douleur ; elle est surtout marquée quand les amygdales sont tuméfiées. Dans l’angine dite maligne et couenneuse, il y a en outre production de matières blanchâtres ou grisâtres, semblables à du blanc d’œuf cuit, disposition à la gangrène, avec gonflement considérable des parties extérieures du cou, abattement profond, etc. Cette forme particulière d’angine règne souvent d’une manière épidémique, surtout dans les localités basses et humides, ou bien à la suite des saisons pluvieuses : elle attaque plus particulièrement les personnes mal logées, mal nourries, etc.

L’angine simple est ordinairement sans gravité ; elle exige cependant la présence et les avis d’un médecin. En attendant l’arrivée de celui-ci, dès que se manifestent la fièvre et la douleur à la gorge, il faut faire coucher le malade, lui donner une boisson tiède ou à peine chaude de mauve, de violettes, d’orge, ou toute autre tisane adoucissante (Voy. Tisane), que l’on sucre avec un peu de miel. Si le sang se portait trop violemment à la gorge, on ferait prendre un bain de pied additionné de cendre ou de sel gris ; chez les enfants on préférera les cataplasmes sinapisés (Voy. Sinapismes), que l’on appliquera d’abord aux pieds, puis aux mollets, puis en dedans des genoux, et qu’il faut retirer quand ils commencent à occasionner une douleur assez vive. Si, comme il arrive fort souvent, il y a de la constipation, on donnera un demi-lavement d’eau de son ou de guimauve, auquel on ajoutera 2 ou 3 cuillerées d’huile ou de miel commun, ou même de sel gris. — Quant à l’angine maligne, elle exige des soins spéciaux pour lesquels la présence du médecin est indispensable. Voy. Croup.

Angine de poitrine. Voy. Asthme convulsif.

Angine (Art vétér.)

Chez le cheval et les bêtes à cornes, on distingue trois sortes d’angine : celle des organes de la déglutition, celle des voies aériennes, et l’angine gangreneuse. La première se reconnaît à une contraction particulière de l’arrière-bouche, jointe à une grande difficulté d’avaler. L’animal en mangeant rejette souvent les aliments, ainsi que la boisson, qui sortent par les narines. Dans la seconde, la respiration se fait avec difficulté et râlement. L’animal porte la tête en avant pour faciliter l’entrée et la sortie de l’air. Pesanteur de tête, bouche chaude, fièvre, membrane du nez rouge : tels sont les symptômes. La troisième, étant contagieuse et difficile à traiter, demande dès le principe les secours d’un homme de l’art. Dans les deux premiers cas, dès que l’affection se déclare, on doit faire de fréquents gargarismes avec une décoction d’orge dans laquelle on mettra, par litre, deux cuillerées de miel et autant de vinaigre. Si au bout de 48 heures de ce traitement, une amélioration assez sensible ne se manifeste pas, il faut s’empresser d’appeler un vétérinaire.

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