Alouette

(Chasse). 1° L’alouette a le départ vif, et celui qui tire bien l’alouette peut se vanter de bien tirer tous les gibiers de plume. On doit donc en recommander la chasse aux apprentis, car elle leur fournit un excellent exercice ; mais en général on ne regarde pas cet oisillon comme un véritable gibier de chasseur.

On chasse l’Alouette commune ou Mauviette, au fusil, en la cherchant en plaine ; elle se tient principalement dans les guérets. — Le Cochevis, ou A. huppée, semble affectionner le voisinage des grandes routes ; sur les chemins on le rencontre souvent occupé à fouiller dans les crottins de cheval ou bien à se rouler dans la poussière des bas côtés. — Le Pipi, ou Cujelier, dont le vol est plus lourd et qui semble d’abord ne s’élever que par soubresauts et comme s’il montait à l’échelle, se tient plus volontiers dans les colzas, dans les champs de navets et dans les endroits couverts. — Outre ces 3 espèces principales, on chasse encore la Calandre ou Grosse A., la Rousseline, la Spipolette ou A. des champs et la Furlouse ou A. des arbres.

Les alouettes font plusieurs couvées par an dans nos campagnes ; mais, à l’approche du froid, elles se rassemblent en masses assez considérables et vont se jeter dans quelques grandes vallées. Il en résulte qu’on les considère comme oiseaux de passage. L’emploi des nappes, des collets et des gluaux peut donc être autorisé à leur égard par les arrêtés préfectoraux comme moyens de chasse exceptionnels. On chasse aussi les alouettes au miroir avec le fusil. Voy. Miroir.

La chasse aux alouettes au moyen de nappes se fait aussi avec un miroir : on peut encore s’aider d’appelants et de mouvants ; elle n’est praticable qu’au soleil. Le temps favorable est depuis le mois de juillet jusqu’à la fin d’octobre. — Pour prendre des alouettes aux collets, on dispose ceux-ci le long des sillons et on sème quelques grains tout autour. Cette chasse se pratique aux moments des passages, mais elle est aussi très favorable en hiver, lorsque la neige couvre la terre. — Quant aux gluaux, on en plante un très grand nombre (jusqu’à 1 000 ou 1 500 et même plus) dans un carré ou plutôt une bande de terre qu’on connaît pour être fréquentée par les alouettes. Ces gluaux doivent être plantés en terre, inclinés et de manière que le moindre attouchement les fasse tomber ; on les place à environ 0m,30 les uns des autres, ceux du second rang étant en face des intervalles de ceux du premier et inclinés dans le même sens, ceux du troisième en face de ceux du premier, mais inclinés en sens contraire et ainsi de suite. À la tombée de la nuit, on s’assemble un certain nombre de chasseurs, et partant d’une extrémité de la bande de gluaux, on s’étend en formant un circuit le plus grand possible et on s’avance peu à peu vers les gluaux afin d’y pousser les alouettes, en évitant toutefois de le faire trop vivement. — L’appeau dont on se sert pour imiter le cri de l’alouette se compose d’un petit tube au moyen duquel on souffle un peu obliquement sur un trou percé dans une petite boule creuse, de cuivre ou d’autre métal : on peut ainsi produire des sifflements brefs et aigus que l’on répète à de courts intervalles. On se sert aussi de l’appeau à perdrix grise (Voy. Perdrix), ou tout simplement d’un noyau de pêche que l’on a percé en l’usant sur une pierre et dont on a ôté l’amande.

2° On élève en cage des alouettes mâles prises au piège ou bien enlevées jeunes dans leurs nids. Dans ce dernier cas, il faut d’abord leur donner pour nourriture une pâtée préparée avec de la viande finement hachée et de la mie de pain en égales proportions, ou bien composée de chènevis écrasé, de mie de pain et de cœur de bœuf haché. On peut ajouter à la première pâtée du jaune d’œuf bien cuit. Un peu plus tard on supprime une partie de la pâtée pour la remplacer par diverses sortes de graines qui finissent bientôt par devenir leur seule nourriture. Lorsque ces oiseaux ont acquis toute leur croissance, la cage destinée à les renfermer ne doit avoir à sa partie supérieure aucune espèce de treillage : on la recouvre simplement d’une toile légèrement tendue, de manière que les alouettes qui cherchent toujours à s’élever perpendiculairement ne puissent se blesser en aucune façon. Dans la cage il n’y aura aucun bâton posé en travers ; le fond sera garni en partie de gazon frais, souvent renouvelé, en partie de sable fin dans lequel ces oiseaux aiment à se rouler fréquemment. L’alouette s’habitue assez facilement à la captivité, mais elle ne multiplie ni en cage ni dans une volière.

Alouettes (Cuisine). Voy. Mauviettes

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