Allumettes chimiques

(Hygiène, Écon. domestiq.). Telles qu’on les prépare ordinairement, les allumettes phosphorées, dites allumettes chimiques, sont très dangereuses : 1° elles constituent un poison très actif, d’autant plus redoutable que sa présence dans nos organes est très difficile à constater, et qu’il n’existe pour ainsi dire aucun antidote contre ses effets ; de là un danger constant pour les familles, l’imprudence des enfants ou la main du crime ayant toujours à sa disposition l’instrument d’une mort assurée ; 2° elles sont une cause fréquente d’incendie, puisque, la pâte phosphorée prenant feu au moindre frottement, il suffit de jouer avec ces allumettes ou de marcher dessus pour les enflammer ; 3° elles sont très nuisibles pour les ouvriers qui les fabriquent, les émanations phosphorées qui s’en dégagent occasionnant chez ces malheureux des bronchites plus ou moins intenses, la chute des dents et la carie de la mâchoire inférieure.

Pour éviter ces dangers, il suffirait de préparer les allumettes chimiques au moyen du phosphore rouge, qui est insoluble dans l’eau et d’une innocuité parfaite. Mais comme ce phosphore s’enflamme bien moins rapidement que le phosphore ordinaire, on est obligé d’y associer le chlorate de potasse, matière très combustible, et aussi très explosible. Seulement, on emploie séparément le phosphore rouge et le chlorate de potasse. On met le chlorate de potasse sur l’allumette, et on colle du phosphore rouge réduit en poudre sur une surface à part, qui remplace le grattin de verre pilé sur lequel on frotte les allumettes chimiques ordinaires. — Par ce moyen, tous les inconvénients, tous les dangers des allumettes chimiques se trouvent évités. Pourvu que l’on tienne la surface phosphorée hors de portée des allumettes, on peut abandonner celles-ci sans la moindre crainte aux enfants ou aux imprudents. — Dans tous les cas, si l’on est obligé de se servir d’allumettes chimiques ordinaires, il faut les mettre dans des boîtes de fer-blanc qu’on ne laisse jamais à la disposition des enfants ou qui sont fermées de manière qu’ils ne puissent les ouvrir. V. Supplément.

Depuis 1857, en vertu d’un arrêté ministériel, les allumettes chimiques, quel que soit leur mode de préparation, sont exclues de tout train contenant des voyageurs. Le transport de ces matières dans les trains de marchandises est soumis aux conditions suivantes : 1° emballage soigné dans une caisse en planches de 0m,01 d’épaisseur au moins ; 2° placement des caisses d’allumettes dans des wagons ne renfermant pas d’autres matières combustibles, telles que spiritueux, cotons, pailles, etc., ou des bonbonnes remplies d’acides.

Allumettes soufrées

Pour faire ces allumettes, on coupe par petits brins des morceaux de bois blancs, de peuplier, de bouleau, de saule : ces brins, ayant à peu près 10 centimèt. de longueur et tout au plus 5 millimèt. en grosseur, sont ensuite liés en petites bottes, et on en trempe les deux bouts dans du soufre fondu. On peut aussi utiliser pour cet usage les tiges du chanvre, ou chénevottes, ou bien encore des morceaux de vieilles boîtes de sapin qu’on divise en petites lames.

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