Alevin

(Pêche). Lorsqu’on remet en eau un étang dont le sol est resté plusieurs années à l’état d’assec, il est nécessaire d’y introduire de nouveau des poissons. On pourrait y jeter un certain nombre d’individus adultes ; mais le temps nécessaire pour la reproduction par cette voie ferait perdre au moins une année sur la future récolte ; il est donc plus expéditif et plus profitable de peupler immédiatement la pièce d’eau au moyen de petits poissons de 6 à 15 centim. de longueur tout au plus, qu’on se procure facilement et à très bas prix lors de la pêche de quelque étang voisin, et qu’on transporte dans des tonneaux ou des baquets à moitié remplis d’eau ; pour peu que la saison ne soit pas trop chaude, la carpe surtout supporte sans danger ce déplacement. Quand il s’agit de poissons de grande valeur, et qu’on ne regarde pas à la dépense, le moyen le plus sûr consiste à les transporter dans de grandes barques converties en viviers. Il faut avoir soin de ne pas accumuler trop de poissons dans ces viviers mobiles, et, si le voyage doit être long, de les nourrir avec de petits poissons nouveau-nés.

Si, après la pêche, l’étang devait immédiatement être remis en eau, le repeuplement artificiel ne serait pas nécessaire, attendu que dans la vase et parmi les herbes aquatiques il reste toujours une grande quantité d’alevin qui échappe aux pêcheurs. Voy. Étang et Empoissonnement.

Alevin (Pisciculture)

Élevage des jeunes poissons éclos artificiellement. Les jeunes poissons sortis de l’œuf sont munis d’une vésicule ombilicale très apparente, qui contient tout ce qu’il faut à leur entretien alimentaire pendant les premières semaines. Aussitôt que cette vésicule a disparu, il faut pourvoir à la nourriture des jeunes poissons. Le mieux serait de les mettre en liberté dans un cours d’eau naturel, si les eaux dans lesquelles on les lâche ne renfermaient point d’espèces carnivores qui pussent en faire leur pâture ; mais, comme on ne peut guère espérer pouvoir les placer dans de telles conditions, il vaut mieux les élever dans des bassins appropriés à cet effet jusqu’à ce qu’ils soient assez forts pour échapper à ce danger. On trouvera au mot Piscine les indications nécessaires pour disposer ces sortes de bassins ; il faut avoir soin d’y placer des cailloux et des végétaux aquatiques, qui servent d’abri au jeune poisson et derrière lesquels il puisse se blottir pour guetter sa proie.

La nourriture de l’alevin doit se composer, avant tout de proies vivantes : on féconde artificiellement des œufs de poissons blancs et de peu de valeur pour les jeter ensuite à l’alevin ; on lui donne de très petits vers de terre, les crustacés des genres cythère, cypris et cyclope si abondants, au printemps surtout, dans les eaux stagnantes ; des insectes, de petits coquillages aquatiques, tels que lymnées, planorbes, etc. : le frai de grenouilles ne convient pas à l’alevin, et les têtards ne peuvent être donnés qu’aux poissons déjà forts. On lui donne aussi de la chair de poisson ou de la viande broyées et mises en très petits morceaux. Comme le poisson aime par-dessus tout les proies flottantes, on suspend à plusieurs petites boules de verre creux des augettes en toile métallique galvanisée, dans lesquelles on a mis de la viande bien hachée et bien pilée, en ayant soin de la presser avec le pouce de manière à la faire sortir par les mailles de la toile : à mesure que des parcelles de cette viande se détachent par suite de son séjour dans l’eau, les poissons accourent et la gobent au passage. — Avec ce système d’alimentation on peut élever et nourrir à peu de frais, jusqu’au moment où on pourra les mettre en liberté, 200 000 petits poissons, dans un espace de 8 mèt. de superficie sur 0m,50 de profondeur.

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