Ajonc ou Genêt épineux

(Agriculture). La culture de l’ajonc, connu dans diverses provinces sous les noms vulgaires de brusc, jan, jonc marin, landier, etc., est un excellent moyen d’utiliser les terrains ingrats et stériles. Les jeunes pousses fournissent une nourriture verte aux moutons pendant l’hiver ; les tiges plus fortes servent de combustible ; on en fait des fagots pour la lessive, le chauffage des bains, des fours, etc. Enfin il améliore le sol et le rend en peu d’années propre à la culture des céréales.

La culture de l’ajonc exige peu de soins. Après avoir ameubli la terre par 2 ou 3 labours, dont l’un en automne et les autres en janvier et février, on sème au printemps, en ayant soin de faire plusieurs jets croisés : comme il suffit de 16 kil. de graine pour 1 hectare , on la mêle avec du sable ou de la terre pulvérisée afin de pouvoir la répandre plus également. — Si l’on veut employer l’ajonc comme fourrage, on en forme une espèce de prairie artificielle que l’on coupe plusieurs fois l’année et l’on se ménage ainsi des pousses tendres et succulentes en abondance. Comme les épines pourraient rebuter le bétail, on écrase les tiges et on émousse les épines, soit au moyen de machines spéciales, soit avec une meule de pierre roulant verticalement dans une auge circulaire ou bien à l’aide du moulin à cidre, soit tout simplement à coups de fléau ou de maillet. — Si on préfère l’employer comme combustible, on le laisse croître pendant 3 ans ; une coupe d’ajonc de 3 ans peut produire, à raison de 8 kilogr. par mètre carré, 80 000 kilogr. par hectare, et, en admettant que l’ajonc perde 40 p. 100 de son poids, il restera encore près de 50 000 kilos de combustible sec.

L’ajonc sert aussi à former des haies tout à fait impénétrables. Pour cela on laboure avec soin, soit à la bêche, soit à la charrue, une bande de terre à laquelle on donne une largeur de 60 à 70 centimèt. Après en avoir ameubli et égalisé la surface avec le râteau, on y trace sur la longueur, à 30 centimèt. l’une de l’autre, 2 rigoles dans lesquelles on sème clair les graines de la dernière récolte. On réussit mieux ainsi qu’en cherchant à transplanter des ajoncs déjà grands. Pendant les premières années de pousse, il faut mettre la haie à l’abri de la dent des animaux ; on y parvient aisément au moyen d’une haie morte composée des arbustes qui ont fourni la graine.

Enfin, dans les pays de grande culture, où l’on met en meules une partie de la récolte, rien ne peut remplacer l’ajonc pour défendre la récolte emmeulée des approches des rats et des mulots.

La graine d’ajonc est assez difficile à récolter ; à l’époque de la maturité, les siliques s’ouvrent d’elles-mêmes et leurs graines se dispersent sur le sol environnant. De longues pièces de toile sont étendues à terre au pied des haies d’ajonc pendant les heures les plus chaudes de la journée, et reçoivent les graines des siliques ouvertes spontanément ; c’est le procédé le plus économique pour avoir de grandes quantités de graines d’ajonc.

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