Air

(Hygiène). On sait que l’acte de la respiration produit un effet doublement nuisible, d’abord en diminuant la quantité du gaz vital (l’oxygène), puis en mêlant à l’air un gaz asphyxiant (l’acide carbonique). On sait aussi que la combustion des substances destinées au chauffage et à l’éclairage contribue également à la décomposition de l’air, puisque cette combustion ne s’entretient qu’au moyen de l’oxygène. De là vient qu’on éprouve une gêne si marquée de la respiration quand on se trouve dans une enceinte qui renferme proportionnellement un trop grand nombre de personnes ; que cette gêne est plus grande encore et peut être portée jusqu’à un commencement d’asphyxie, quand cette enceinte est éclairée par un très grand nombre de bougies, de lampes, de becs de gaz, etc. (Voy. Chauffage et Éclairage). Lorsque cette action est passagère, il en résulte seulement de l’oppression, des bouffées de chaleur au visage, des étourdissements, etc. Mais quand elle est fréquemment renouvelée et prolongée pendant longtemps, la santé se trouve sérieusement compromise. De là cette pâleur, cette débilité, ces accidents nerveux, ces désordres de toutes sortes que l’on observe si souvent chez les personnes du monde qui passent leur vie dans des appartements exactement clos, dans des réunions nombreuses, dans des salles de spectacle, où les inconvénients des veilles prolongées se joignent aux inconvénients, si grand déjà, de cette espèce d’asphyxie lente. Il faut donc entretenir dans les demeures des courants d’air, qui emportent les portions altérées pour leur substituer de nouvelles masses d’air pur pris à l’extérieur. — Le renouvellement de l’air est surtout nécessaire dans les hôpitaux, les dortoirs, les ateliers, les salles d’étude, les chambres des malades, dans les écuries, les étables, les bergeries, et aussi dans les fruitiers, les greniers à foin et autres endroits où se dégagent des gaz malfaisants. La propreté des meubles, des tentures, des rideaux, des vêtements ; l’entretien d’un bon tirage dans les cheminées ; l’habitude de tenir une ou deux fois par jour les fenêtres et les portes ouvertes, surtout lorsqu’on balaye, afin d’entraîner la poussière au dehors, sont les moyens praticables les plus efficaces pour empêcher l’air de se corrompre. Dans les chambres habitées par des enfants nouveau-nés, des vieillards et des malades ou des convalescents, il ne doit régner qu’une température modérée, la plus égale possible, sans brusques transitions. Il ne faut pas, pendant l’hiver, que la crainte du froid empêche de renouveler l’air. Il est reconnu qu’un air froid n’est nuisible aux hommes et aux animaux que si le froid est excessif ; qu’au contraire un air chaud est la cause de beaucoup de maladies. Il faut donc se garder de tout fermer au moindre froid, de calfeutrer les portes et les fenêtres, non seulement dans les appartements, mais aussi dans les caves, les étables, les bergeries, etc. Voy. Ventilation.

Quand l’air est vicié au point d’être impropre à la respiration et qu’on ne peut le renouveler suffisamment, il faut avoir recours au chlore ou aux fumigations d’acide chlorhydrique. Voy. Chlore, Désinfection, Fumigations.

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