Absinthe

(Horticulture). La culture de cette plante vivace peut donner des bénéfices certains, surtout dans le voisinage des grandes villes, où les distillateurs en font une énorme consommation. L’absinthe se contente des terrains les plus médiocres, elle croît sur les sols pierreux, mais elle se plaît de préférence sur la pente des coteaux exposés au levant, et donne des récoltes plus abondantes lorsqu’elle est cultivée avec quelques soins dans une terre argilo-calcaire. La grande absinthe et la petite absinthe sont les deux variétés le plus généralement cultivées. On peut les multiplier de semences, mais comme par ce moyen les produits se font attendre deux ans, il vaut mieux les multiplier par éclats de vieux pieds. On plante ces éclats en automne et même en hiver, en quinconce et à 50 centimètres les uns des autres en tous sens, et si la terre a été bien ameublie et profondément labourée, ils ne demandent ensuite que quelques binages. On récolte l’absinthe (fleurs, feuilles et tiges) au mois de juillet et d’août, à l’époque de sa floraison ou même un peu avant la pleine floraison, et on coupe les tiges à 4 ou 5 centimètres du sol. Quand elle a été convenablement fanée, on la lie en bottes de 2 kilogr., en ayant soin de croiser la moitié des tiges, et c’est dans cet état qu’elle est livrée au commerce. Un hectare de terre peut produire de 2 500 à 3 000 kilogr. d’absinthe fanée.

L’absinthe ne sert pas seulement à préparer la liqueur qui porte ce nom (Voy. ci-après) ; elle est aussi fréquemment employée en médecine comme fébrifuge et surtout comme vermifuge, sous forme de cataplasmes qu’on applique sur le ventre des jeunes enfants affectés de vers. Les infusions préparées avec cette plante, soit dans l’eau, soit dans le vin, et dans la proportion d’une petite poignée pour un litre d’eau et de trois ou quatre poignées pour la même quantité de vin, peuvent être également employées comme vermifuges et aussi comme fortifiantes pour l’estomac. L’infusion aqueuse se donne par petites tasses, et l’infusion vineuse par cuillerée à bouche ou par petit verre à liqueur.

Quelques petites bottes d’absinthe verte, placées dans les armoires à linge et à habits, suffisent pour en éloigner les insectes qui attaquent les étoffes et principalement la laine.

Liqueur d’absinthe

On fait dissoudre, dans 10 grammes d’esprit de vin rectifié à 40°, 4 gr. d’essence d’absinthe, de première qualité, 3 gr. d’essence d’anis, 3 gr. d’essence de badiane, 1 gr. d’essence de fenouil, 16 gr. d’eau de roses. Quand le mélange de toutes ces substances est bien opéré, on y ajoute d’abord 2 kilogr. et demi d’esprit 3/6 de Montpellier, puis 1 kilogr. d’eau de fontaine. On filtre la liqueur et on la met en bouteilles. On peut lui donner une teinte verdâtre, avec quelques gouttes de décoction de safranum. L’abus de cette liqueur est très-dangereux.

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