Ablette

(Pêche). L’ablette qu’on appelle aussi Able, Ovelle et Borde, habite les eaux vives et peu profondes, elle se tient le plus ordinairement vers la surface ou entre deux eaux, elle multiplie beaucoup et fraye en mai et en juin : elle dépose ses œufs ballants sur les plantes aquatiques qui flottent à la surface de l’eau ou qui tapissent le bord des rivières. Les petits vers et les insectes sont la nourriture qu’elle préfère. — L’ablette n’est pas très-estimée comme aliment, cependant lorsqu’elle est bien fraîche, on la mange en friture pêle-mêle avec les divers petits poissons qui habitent les mêmes lieux et ont les mêmes habitudes et que l’on désigne sous le nom collectif de menuise ou blanchaille. Mais c’est surtout à raison de l’usage industriel auquel sont employées ses écailles, la fabrication des perles fausses, que l’ablette a une certaine importance.

Lorsqu’on pêche l’ablette pour en faire le commerce, on se sert exclusivement de filets. L’échiquier, la senne et le verveux sont les engins le plus généralement employés pour cette récolte : une ordonnance du 28 février 1842 a autorisé exceptionnellement pour l’ablette l’usage de filets dont les mailles n’ont que 0,008 m d’ouverture.

Pour les simples amateurs, la pêche de l’ablette à la ligne n’est pas sans agrément. Comme ce petit poisson n’affectionne pas particulièrement certaines couches d’eau plus ou moins profondes, et qu’il se joue au contraire tantôt vers le fond, tantôt à fleur d’eau, on se sert, pour le pêcher au coup, de lignes portant 3 ou 4 hameçons distants l’un de l’autre de 20 à 25 centimètres . L’essentiel c’est que la ligne soit très-fine ; on la fait d’un seul crin de cheval ou de deux tout au plus. Les hameçons très-menus (nos 16 ou 18) sont empilés sur un seul crin. La flotte se compose d’une petite plume chargée d’un plomb très-léger. L’ablette mord avec vivacité et n’abandonne guère l’appât dès qu’elle a commencé à mordre ; il faut ferrer dès que la plume s’enfonce d’une manière prononcée. Le meilleur appât pour cette pêche est l’asticot ; on réussit aussi avec le petit ver rouge et la mouche naturelle ou artificielle.

La ligne à fouetter, employée spécialement pour l’ablette, n’a ni flotte, ni plomb : elle porte cinq ou six hameçons. On la laisse filer au courant de l’eau en étendant le bras en avant dans toute sa longueur ; puis le pêcheur, placé dans un bateau et même les jambes dans l’eau, retire brusquement le bras en arrière faisant ainsi reculer de 30 ou 40 centimètres la ligne et les hameçons. Comme on jette de temps en temps une pincée d’asticots dans le courant, les ablettes qui se jouent autour des appâts et qui les voient s’éloigner d’elles tout à coup, s’élancent sur l’hameçon qui ne manque guère de les accrocher.

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