Abcès

(Médecine). Quand un abcès se forme, il y a ordinairement à la partie du corps qui en est le siége de la rougeur avec inflammation et douleur plus ou moins vive. On combat l’inflammation par des émollients, tels que des cataplasmes de farine de riz ou de graines de lin, des compresses trempées dans une forte décoction de racine de guimauve et souvent renouvelées. Ces moyens, employés avec persévérance, sont efficaces pour amener la suppuration de l’abcès qui assez souvent perce de lui-même ; dans le cas contraire, il faut, sans trop tarder, le faire ouvrir par un médecin qui seul peut juger si le mal est arrivé au point de maturité convenable. Dès que l’abcès est ouvert, on le panse soit avec du cérat étendu sur un linge de toile, soit avec de l’onguent de la mère ou tout autre onguent prescrit par le médecin. On continue le pansement jusqu’à ce que la tumeur soit fondue et que les bords de la plaie soient bien dégorgés. Les abcès les plus fréquents sont les clous ou furoncles, les maux d’aventure, les panaris (Voy. ces mots). Lorsque les abcès dépendent d’une maladie qui en favorise le développement et les entretient, il faut d’abord songer à guérir cette maladie et suivre le traitement indiqué par le médecin.

Outre les émollients indiqués ci-dessus, on peut encore employer quelques moyens efficaces pour hâter la suppuration des abcès. Par exemple, on fait amortir de l’oseille dans un poêlon sans addition d’eau, et de telle sorte qu’on puisse la délayer avec une cuiller : on y ajoute du saindoux et quelques oignons de lis blanc cuits sous la cendre, et quand ces substances sont bien mélangées on en compose des cataplasmes qu’on applique sur l’abcès. On peut encore préparer des cataplasmes avec du miel, des jaunes d’œufs et du vin qu’on mêle ensemble et qu’on fait bouillir pendant 10 minutes.

Abcès (Art vétérinaire)

Chez le cheval et les bestiaux, l’abcès des parties charnues, comme le cou, l’épaule, la cuisse, ne doit être percé qu’au dernier degré de maturité ; au contraire, celui des parties tendineuses, comme les genoux, les jarrets, doit être incisé le plus tôt possible pour empêcher que le pus ne s’extravase dans ces parties délicates. On reconnaît que la tumeur est mûre lorsqu’elle s’élève en pointe, que le poil se hérisse ou tombe et que la peau blanchit. On incise alors la peau avec un bistouri ou un canif, en allant du centre à la circonférence et dans la partie la plus basse pour faciliter l’écoulement du pus. L’incision faite, on introduit dans la plaie un plumasseau chargé d’onguent vésicatoire, puis on recout par dessus les bords de la peau. Au bout de deux jours on lève l’appareil, et on panse la plaie comme toutes les plaies ordinaires. On peut hâter la maturité de l’abcès, en graissant la tumeur avec du beurre frais ou du saindoux et par l’application de cataplasmes émollients.

Les oiseaux élevés en cage sont sujets aux abcès sur la tête : pour les en débarrasser on brûle le bouton au moyen d’un fer chaud, et ensuite on frotte la plaie de savon noir ou de cendres mêlées d’huile d’olives. Ces abcès peuvent être le symptôme d’une maladie plus grave ; il convient alors de purger d’abord l’oiseau avec du suc de bette qu’on mêle à leur eau. Voy. aussi Boutons.

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